La
lumière traverse
L'espace
de méditation
Où
j'ai fermé mes paupières
AD
5/- La symphonie
A toute heure de la journée, le peuple invisible des insectes se manifeste dans les sous-bois : tressaillement de crécelles dans la tiédeur du jour, long sifflement strident qui meurt dans l'expire, inoffensives scies circulaires qui semblent jaillir des bois, notes surprenantes de balafons en arrière-plan, criquets du jour et grillons du soir, coassements des batraciens dans les mares. Impossible de trouver dans l'arbre l'invisible musicien dont les notes aiguës et les ultrasons font vibrer mes tympans. Du bout de ma lampe, je découvre un petit spécimen juché sur une feuille au bord d'une gouille d'eau : comment un son aussi prodigieux peut-il s'extraire d'une aussi petite créature ? Les crapauds cachés dans les amphores profitent de cette caisse de résonance pour porter plus haut leur voix et moduler leurs sonorités. Ils semblent s'amuser de ces improbables instruments de musique. Un lézard en forme d'iguane se faufile dans les branchages. Les oiseaux sont plus hauts perchés, on ne les voit pas toujours mais de temps à autre une mélodie plus élaborée traverse la canopée. Petit oiseau rouge, je te vois caché dans ton arbre !
Au
bout du voyage, j'ai retrouvé in live le CD de musique d'ambiance
tropicale que j'écoute de temps en temps à la maison pour créer
une atmosphère.
Malicieux crapaud
Me
laisseras-tu dormir ?
Pourquoi
?... Pourquoi ?... Pourquoi ?... Dit-t-il…
AD
6/-
La cuisine
La
cuisine ici, c'est une palette de couleurs et de saveurs, associée à
une connaissance de l'alimentation végétarienne, des herbes et des
épices. Sur la table de la terrasse, une variété d'ingrédients
est proposée pour composer son assiette. Nous méconnaissons la
plupart d'entre eux, mais il y a toujours une âme bienveillante pour
nous montrer comment procéder. C'est avec un certain amusement que
nous nous laissons suggérer la procédure, en toute confiance.
Soupes thaïlandaises où les légumes cuits à point ainsi que
champignons et herbes sont arrosés d'un breuvage gustatif, grande
marmite où l'on plonge herbes et légumes le temps d'un bouillon, le
tout accompagné de riz ou de nouilles thaïlandaises, assiettes
composées mêlant des saveurs raffinées au riz. Michel et moi-même
sommes d'accord pour dire que nous n'avons jamais trouvé une telle
qualité en alimentation végétarienne autant sur le plan gustatif
que d'un point de vue diététique. Je pourrai m'en inspirer dans mes
préparations.
Les
produits sont de grande qualité. Certaines plantes sont cueillies
dans la forêt tout comme les champignons parfois. Les légumes
proviennent du potager, cultivés de façon biologique. Nous sommes
allés le visiter. C'est un domaine assez conséquent, avec un
poulailler et un verger. Deux (ou cinq ?) personnes s'occupent du
jardin. Ce n'était pas la saison des fruits, mais il paraît que
c'est extraordinaire de découvrir cette profusion de fruits et de
fleurs en mai et juin : mangues, pamplemousses, bananes, papayes,
durian et autres fruits locaux dont j'ignore le nom, noix de cajou,
citrons, noix de coco...
De
l'eau chaude nous est proposée en permanence dans la salle à
manger, ce qui nous permet de découvrir les plantes locales connues
pour leurs vertus médicinales ou de faire ses propres préparations.
J'ai apporté mon thé et un doseur, c'est finalement bien utile.
Et
la fleur dans l'arbre
Se
rejoignent le temps d'une sieste
AD
Je
suis venue pour comprendre les orchidées. Dans cette ambiance humide
et tropicale, elles n'ont pas d'exigences. On les découvre tout à
coup au détour d'un sentier, subtilement accrochées à l'écorce
d'un arbre, alors que nous désespérons de les faire pousser en pots
à force d'engrais et de substrats douteux. En plus, elles ne
refleurissent jamais, vous l'aviez remarqué, n'est-ce pas ? Bec de
perroquets et autres plantes que nous avons coutume de voir chez nos
fleuristes se répandent dans les sous bois. La forêt tropicale nous
enveloppe de son ambiance envoûtante et mystérieuse. Elle nous
protège des rayons ardents du soleil, nous proposant en cette saison
une ambiance douce et humide. Des arbres ténus se précipitent vers
les cieux pour chercher la lumière et le soleil. Certains troncs ne
sont pas plus gros que le doigt. Comment font-ils pour se maintenir
dans la verticalité ? Leurs aînés semblent les entourer de toute
leur affection.
Plus
bas, vers le village, les bois ont été coupés pour des plantations
d'arbres à caoutchouc. Mais autour du centre, la forêt endémique a
repris ses droits. Diverses variétés ont vété implantées ; elles
sont répertoriées par des étiquettes. La main de l'homme a su
préserver ce territoire pour notre plus grand bonheur. De partout,
une végétation luxuriante jaillit du sol, encouragée par la
totalité stridente des insectes, et la forêt toute entière vibre
au rythme de ces invisibles concertistes.
Marina
eliptica
Diospyros
undalata
Syzygium
gratum
Desmos
chinesis lour
Calophylum
texsmannii mig
Theacea
Endata
rheedii spreng
Un
sourire sur mon visage
AD
La main tendue de l'arbre
Vers
un ciel si haut
S'élance
comme une prière
AD
8/- Promenade
Une
petite rivière se faufile dans les rochers au pied du centre. On y
accède par la route ou par un escalier aux marches gigantesques. Il
y a eu une averse ce jour-là, et des flaques d'eau jalonnent le
sentier qui y mène. Il nous conduit à un ancien barrage avec une
petite retenue d'eau où les personnes du centre et les visiteurs
aiment se baigner.
En cette saison, les eaux de pluie charrient l'humus de la forêt, laissant à cette piscine naturelle une allure de mare à batraciens. Alors, plutôt que d'opter pour un bain aux vertus miraculeuses, Jeanne la Tarzane, son iPad à la main, décide de poursuivre le chemin par la rivière, chaussée de ses petites sandales. Ne pas demander trop longuement l'avis de ses camarades qui risqueraient de l'en dissuader... Le premier rocher se présente abrupt et glissant, pas trop facile à escalader. Qu'à cela ne tienne, continuons. Le plus embêtant dans l'affaire, c'était l’iPad sur lequel il faut veiller à chaque pas. Le passage n'est pas très facile dans ces conditions, et après un petit parcours, je me demande si je ne ferais pas mieux de rebrousser chemin. Regardant dernière moi, je constate qu'il est tout aussi compliqué de revenir sur mes pas. Et je ne vais tout de même pas rester au milieu de la montagne...! Continuons... Le plus important, c'est d'épargner un bain fatal à l’iPad et de veiller un tant soit peu sur ma personne, car sinon Jackie risquerait d'avoir quelques tracas avec affaire-là. La nuit commence à descendre sur la vallée. Où se trouve donc cet escalier qui conduit au centre ? Il y a un air d'Indiana Jones dans l'atmosphère... Bon, voilà un autre passage chaotique... Par chance, une liane descendue par miracle du ciel, me tend la main. Je m'en saisis et hop ! Voilà que je m'envole avec mon IPad de rocher en rocher....
En cette saison, les eaux de pluie charrient l'humus de la forêt, laissant à cette piscine naturelle une allure de mare à batraciens. Alors, plutôt que d'opter pour un bain aux vertus miraculeuses, Jeanne la Tarzane, son iPad à la main, décide de poursuivre le chemin par la rivière, chaussée de ses petites sandales. Ne pas demander trop longuement l'avis de ses camarades qui risqueraient de l'en dissuader... Le premier rocher se présente abrupt et glissant, pas trop facile à escalader. Qu'à cela ne tienne, continuons. Le plus embêtant dans l'affaire, c'était l’iPad sur lequel il faut veiller à chaque pas. Le passage n'est pas très facile dans ces conditions, et après un petit parcours, je me demande si je ne ferais pas mieux de rebrousser chemin. Regardant dernière moi, je constate qu'il est tout aussi compliqué de revenir sur mes pas. Et je ne vais tout de même pas rester au milieu de la montagne...! Continuons... Le plus important, c'est d'épargner un bain fatal à l’iPad et de veiller un tant soit peu sur ma personne, car sinon Jackie risquerait d'avoir quelques tracas avec affaire-là. La nuit commence à descendre sur la vallée. Où se trouve donc cet escalier qui conduit au centre ? Il y a un air d'Indiana Jones dans l'atmosphère... Bon, voilà un autre passage chaotique... Par chance, une liane descendue par miracle du ciel, me tend la main. Je m'en saisis et hop ! Voilà que je m'envole avec mon IPad de rocher en rocher....
Ah,
vous y avez cru ? Aïe, une fourmi rouge : celle-ci est bien réelle.
Tout comme les moustiques d'ailleurs (ou autres petites bêtes). Il
faut dire qu'ils sont assez sympas, car ils ne font pas de bruit
(vous savez, cet insupportable petit bbbzzz qui nous fait plonger la
tête sous l'oreiller), et ils ne provoquent pas d'effroyables
démangeaisons à vous en arracher la peau. Mais on peut développer
des allergies, ce qui est mon cas. Ils ont des onguents très
efficaces au centre comme la lotion "snake grass". Huile
essentielle de citronnelle ou toute autre préparation pour prévenir
les démangeaisons sont toutefois fortement conseillées... ainsi que
des chaussures amphibies (attachées au pied ou pas, ou les deux, car
il faut souvent les enlever).
L'excursion s'est terminée par une dernière suée dans la montée d'escalier où mes sandales ont rendu l'âme. La petite rivière n'est pas point charmante, sous réserve d'être correctement chaussé.
L'excursion s'est terminée par une dernière suée dans la montée d'escalier où mes sandales ont rendu l'âme. La petite rivière n'est pas point charmante, sous réserve d'être correctement chaussé.
Le
hibou dans les bois
Dernière
sentinelle de la nuit
Lorsque
tout est endormi
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